Petits pas =
grands résultats

Sujets et thèmes abordés : Automatisation de processus + Culture d’entreprise + Développement durable + Écoconception + Économie circulaire + R&D + Ressources humaines.

Innove Inc. 33 – Sortir du moule pour mieux le créer

Automatisation de processus, Culture d'entreprise, Développement durable, Écoconception, Économie circulaire, Innovation, Innove inc., R&D, Ressources humaines

  
Note : Connexion Laurentides n’est en aucun cas responsable des affirmations émises par les invité.e.s. Veuillez noter que cet épisode a subi quelques coupures au montage de manière à fournir un résumé captivant.

Une écoute qui démontre qu’avancer à petits pas peut donner de GRANDS résultats!

Pour vivre dans une société qui favorise une gestion plus efficace des matériaux, les industries de plastiques traditionnelles doivent imaginer de nouvelles façons de faire pour avoir moins d’impact écologique. Parfois, cela commence avec l’optimisation des moules et cet épisode nous rappelle que, quelle que soit la taille ou l’industrie d’une entreprise, l’innovation demeure accessible à tous.

 

Rencontre avec François Pelletier et Bruno Leduc d’Exacad, une entreprise de Boisbriand qui sort des sentiers battus en se réinventant dans le domaine de la fabrication de moules d’injection plastique. On y rencontre aussi l’expert invité Mathieu Corriveau, avec qui on discute entre autres de systématisation de la démarche de la recherche et développement (R&D) et de pratiques novatrices en ressources humaines.

 

🎧 Une écoute qui nous démontre qu’il est tout aussi efficace d’effectuer de petites améliorations continues que de chercher à faire de grandes avancées révolutionnaires!

Présentation de nos invités

François Pelletier, Vice-président ingénierie et innovation d’Exacad

François rejoint l’équipe d’Exacad en 2001 à titre d’ingénieur mécanique. Rapidement reconnu pour ses habiletés naturelles et sa passion pour le développement de nouvelles technologies, il devient responsable du département de l’ingénierie. Au fil des années, l’innovation et la créativité ne cessent d’évoluer dans les projets réalisés par l’entreprise. La R&D devient alors une évidence et nécessite la mise en place d’une structure. François, de par ses compétences et son implication, devient porteur de ce volet et a su se faire accompagner pour mener à bien ce mandat.

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Bruno Leduc, Directeur de production et du bureau des méthodes

Bruno rejoint l’équipe d’Exacad en 1998 à titre d’outilleur mouliste. Son évolution au sein de l’entreprise se fait rapidement de par sa nature passionnée et déterminée. Sa maîtrise exceptionnelle de tous les aspects de son métier attire l’attention de la direction. Reconnu par ses pairs comme étant un leader collaboratif, il siège avec brio et assurance sur le comité de direction de l’entreprise. Sa vision engagée pour un futur prospère d’Exacad s’exprime dans ses activités de tous les jours et par la réussite des mandats qui lui sont confiés.

 

 

Exacad Fabrication de moules inc. est une entreprise de Boisbriand offrant une expertise en conception et fabrication de moules à injection plastique mono matière et multimatières.

Mathieu Corriveau, Conseiller en innovation d’As-Alliance R&D Inc.

Mathieu Corriveau est expert-préparateur dans le domaine de la RS&DE et accompagnateur dans la gestion de projets de recherche industrielle chez AS Alliance R&D Inc. Diplômé d’un baccalauréat en génie mécanique et d’une maîtrise en gestion de l’ingénierie de l’Université de Sherbrooke, M. Corriveau œuvre également en tant que conseiller dans les démarches d’IODD (Innovation orientée développement durable) pour les entreprises. Il est aussi un membre actif de la Coalition climat Montréal qui milite pour une transition écologique pour une ville carboneutre.

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As-Alliance R&D Inc. est une société qui offre un service professionnel pour la préparation des dossiers de recouvrement des crédits d’impôt en vue de l’obtention de résultats supérieurs. Nous pouvons répondre à vos attentes et préoccupations grâce au savoir-faire et à l’expérience variée de notre équipe. Pour offrir un service de qualité, nous collaborons avec une équipe d’une vingtaine d’ingénieurs, scientifiques, comptables et fiscalistes ayant tous une expérience pertinente en RS&DE.

Inspirations de nos invités

François Pelletier, Vice-président ingénierie et innovation d’Exacad

  • Daemon, par Daniel Suarez et Leslie Boitelle
  • Freedom, par Daniel Suarez

 

Mathieu Corriveau, Conseiller en innovation d’As-Alliance R&D Inc

 

Extraits de l'épisode Innove Inc. 33 – Sortir du moule pour mieux le créer

1. Qu’est-ce que l’innovation pour vous?

François Pelletier : L’innovation est souvent perçue comme étant un concept très large. Ma perception de l’innovation est de faire des petits pas et des remises en question en continu. Souvent, on fait des choses et on n’a pas tendance à se remettre en question. On reste dans les mêmes paradigmes. Il faut savoir regarder ailleurs, regarder un peu autour, puis essayer d’assembler des choses, des idées, des concepts, des technologies de façon différente. Souvent, l’innovation est juste devant nous! 

 

Bruno Leduc : Selon moi, l’innovation, c’est vraiment de garder l’esprit ouvert, de toujours chercher à s’améliorer, de remettre en question ce qu’on fait déjà, même si on est confortable à le faire depuis plusieurs années. Se remettre en question va rendre l’entreprise plus prospère et aider à la développer. 

 

Mathieu Corriveau : Oui, de ma perspective, l’innovation c’est beaucoup la capacité pour une entreprise d’apporter des nouveaux produits ou des services améliorés dans son domaine. Nous vivons dans un monde qui évolue très rapidement et si on demeure simplement une entreprise ou une personne qui fait toujours la même chose, éventuellement on perd notre pertinence. Et pour conserver la pertinence dans un marché en compétition, on se doit d’être constamment à l’avant-garde. Donc c’est une question un peu de survie, mais pas juste la survie au sens basique du terme, mais également d’épanouissement de l’entreprise dans son secteur d’affaires. Une entreprise qui innove fait partie d’une société qui encourage l’innovation également, ses bons coups vont rejaillir également dans la société au complet.

2. Comment se passe le processus de construction d’un moule? Quels types de clients se tournent vers vous?

François Pelletier : Nous avons majoritairement deux styles de clients. Le premier, c’est le client qui possède son propre produit. Le deuxième, c’est un client qui est un mouleur sur devis. Le mouleur sur devis est une entreprise qui va mouler pour quelqu’un d’autre. Par exemple, Thomas and Betts est un de nos clients, c’est une entreprise qui produit des marettes. Ce client a son propre produit mais on lui vend le moule à lui. Beaucoup de nos clients ont déjà un produit dessiné. Beaucoup de nos clients ont aussi besoin d’aide pour améliorer ce produit, ce qui fait partie de notre expertise.

 

Au départ, les moules sont faits à partir de dessins 3D. Pour simplifier, nous conceptualisons une façon de mettre du métal autour du produit et nous développons la mécanique pour enlever le métal ensuite. Et il faut aussi développer la mécanique pour refroidir et sortir la pièce du moule. À l’’étape suivante, les programmeurs créent les parcours numériques pour les machinistes. Ceux-ci produisent finalement les moules.

3. Faire la transition entre un modèle d’affaires plus traditionnel à des méthodes plus actuelles comporte son lot de risques. Comment se fait la prise de risque ou de gestion de l'innovation?

François Pelletier : Je pense qu’il y a beaucoup d’entrepreneurs qui vont se reconnaître dans… la témérité! 😀

François Tremblay, l’un des fondateurs d’Exacad a toujours eu le goût de faire les choses différemment, c’est imbriqué dans l’ADN de l’entreprise depuis toujours. Mais à force de faire des projets qui comportent un certain risque, on a commencé à regarder un petit peu autour de nous pour découvrir tous les programmes qui existent pour supporter l’innovation, que ce soit les crédits d’impôt ou le programmes Paris par exemple, et pour essayer justement de mitiger ce risque là. Ça a été la première étape. Et la deuxième étape, ça a été d’essayer d’organiser l’entreprise. Puis c’est là que des gens comme Mathieu sont devenus importants pour nous, d’essayer d’orienter notre innovation, orienter notre recherche, orienter notre risque en fonction des lignes directrices de l’entreprise pour supporter l’entreprise.

 

Mathieu Corriveau : Oui, donc un aspect important à considérer aussi, c’est qu’il y a deux types d’innovation. Il y a de l’innovation de rupture et l’innovation incrémentale. Et souvent, parfois, les gens qui sont trop enthousiastes, parfois trop téméraires, vont investir chaque année dans des innovations de rupture. Et par défaut, c’est très dangereux parce que le risque est grand. C’est-à-dire qu’on veut engager plusieurs centaines de milliers de dollars dans des projets qui parfois mettent à risque financièrement l’entreprise.

 

Mais sinon, ce qui doit prendre 80 % de l’énergie selon les contextes, c’est l’innovation incrémentale. Donc dans les petits pas qu’on fait à chaque jour, souvent c’est une petite amélioration d’un procédé. On va innover, mais on ne peut pas vraiment se tromper. Et c’est comme des petits gains et les petits gains qu’on fait à chaque semaine, à chaque mois. C’est comme l’effet des intérêts composés. Donc si on a un bon rendement pendant 20 ans à du six, sept, 8 %, c’est mieux ça que de chercher à faire un très gros rendement sur un projet d’affaires à 20 % par année et qu’on peut tout perdre également. Donc l’avantage de l’innovation incrémentale, c’est de pouvoir faire des petits pas qui permettent de générer des petits gains financiers constants et de positionner l’entreprise dans une posture financière suffisante pour éventuellement prendre des plus gros projets.

 

Et aussi sur le plan psychologique, l’innovation incrémentale va donner de la confiance aux gens et leur dire voici, on maîtrise tel aspect du procédé, tel petit aspect au niveau des ressources humaines, tel petit aspect au niveau de notre relation client. Et tous ces petits gains vont créer une base, éventuellement d’expertises qui vont amener l’entreprise à faire des plus grands pas!

4. Comment amenez-vous vos clients à intégrer plus d'innovation dans leurs propres procédés?

Bruno Leduc :  C’est sûr que par la nature de notre entreprise, la plupart des clients qui nous connaissent, qui viennent nous voir, qui deviennent des clients réguliers, ont besoin de notre innovation, autant pour les moules que pour leurs pièces à eux. Donc souvent, ce qu’on va faire pour se protéger, c’est que dans la vente d’un gros projet, on va inclure un moule prototype. Le prototype-là, ce qu’on va pouvoir faire, c’est de travailler avec le client pour développer son produit, développer sa pièce de plastique et puis en même temps, nous, ça nous permet de valider des mécanismes à l’intérieur du moule qui va faire en sorte que les deux parties sont gagnantes. Tout va déjà avoir été validé dans un moule prototype. Donc c’est une façon un peu d’aider notre client à se développer et en même temps de se protéger nous mêmes de l’innovation qu’on veut apporter, soit dans le moule ou dans la pièce.

5. Le plastique n'a pas bonne presse nécessairement au niveau des normes environnementales, mais il y a quand même, je pense, des nuances à apporter quand on fait référence au développement durable et au plastique. Pouvez-vous nous en parler?

Mathieu Corriveau : Oui, il faut démystifier le plastique, on peut parfois bien l’utiliser dans la société, on peut mal l’utiliser. Donc un exemple de mauvaise utilisation, c’est la bouteille d’eau à usage unique, ça c’est un gaspillage énorme. Montréal et d’autres villes à travers le monde veulent éliminer le plastique à usage unique et c’est très bien. Dans le cas d’Exacad, c’est complètement différent.

 

Par exemple, si on fait une poignée de porte d’automobile qui va durer pendant potentiellement quinze ans, vingt ans, voire plus et qu’on y met vraiment la qualité dans la conception, la fabrication, une résine de qualité et tout ça dans l’optique d’une économie circulaire. C’est-à-dire que le fabricant de la voiture récupère les pièces, va après soit broyer la matière de qualité pour en faire d’autres pièces de qualité. Là, l’impact de la de la pièce plastique peut même être positif. C’est-à-dire que plutôt que d’avoir utilisé du métal qui génère quand même beaucoup de pollution dans l’exploitation du métal, sa transformation, etc, le plastique devient même une solution gagnante pour l’environnement. 

 

Et tout ça passe à travers des stratégies pour bien définir la conception de produits, faire des analyses de cycle de vie, des impacts à travers toute la durée des impacts écologiques, à travers toute la durée de vie d’un produit. Pour démontrer qu’effectivement le plastique, quand il est utilisé de façon intelligente dans la société, est un élément qui peut être très bienfaiteur pour le développement durable. 

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