Innove Inc. 32 – Construire l’avenir

Ray Jr Courtemanche : Pour moi, l’innovation, c’est de réaliser des choses que d’autres personnes n’ont pas faites encore. Souvent, pour m’inspirer, je voyage pour tenter de capter différentes idées et pour les mettre dans un même projet à la sauce locale, si on veut.

Francis Bissonnette : Bien souvent, je traduis l’innovation en le comparant à une invention. On pense à Steve Jobs et d’autres qui ont développé des innovations entre guillemets. Pour moi, une innovation, c’est aussi la capacité de récupérer ce qui existe déjà. C’est-à-dire quand on voyage, on écoute, on lit, on s’inspire et on crée ensuite avec des éléments existants. Donc on pense à Uber ou Airbnb, des exemples où ils n’ont pas inventé internet, ils n’ont pas inventé la géolocalisation, ils n’ont même pas inventé les téléphones intelligents. Mais tous ces éléments-là sont nécessaires pour son fonctionnement. Pour moi, ça s’appelle de l’innovation, donc ça répond aussi à un besoin du marché et à un besoin des usagers. 

Ray Jr Courtemanche : Je vous dirais que c’est quand même compliqué parce qu’il y a un bon décalage entre les spécialistes qui font tous les calculs et par exemple, les entreprises qui sont spécialisées en ventilation ou chauffage ou en électricité. Puis ils n’en ont tellement pas fait assez souvent donc ça coûte très cher. Par exemple, lorsque nous avons voulu faire les soixante-dix-sept bornes du projet 7 sens, on a eu des difficultés avec le système électrique, il a fallu rentrer carrément une autre entrée électrique pour séparer les compteurs. Hydro-Québec nous mettait un tarif industriel parce que l’on consommait un taux dans un peak d’électricité plus élevé avec les bornes. On était pénalisés de vouloir offrir un produit qui est très écoresponsable. Donc ça, oui, ça amène parfois des problèmes et des embûches.

Ray Jr Courtemanche : Oui, et même mieux  il y a des outils québécois développés ici. On pense entre autres à AIDI qui a été choisie par la Société québécoise d’infrastructure (SQI).  Il y a énormément de développement en cours, mais dans la sphère de la démolition et construction, il y a encore de la place pour des solutions technologiques.

Francis Bissonnette :  Je trouve qu’on donne beaucoup de responsabilités à des gens comme Ray par rapport à la partie visible des déchets ou des résidus de chantier. Mais on oublie de parler du manufacturier qui, lui, fabrique des standards de produits qui ne sont pas toujours adéquats ou idéaux pour les chantiers. Je vous donne l’exemple d’un deux par quatre. C’est correct, mais peut être que tu as besoin d’un deux par deux au lieu d’un deux par quatre, puis le cas échéant, tu aurais moins de résidus. La responsabilité dans la partie visible demeure du côté de Ray. L’autre idée, c’est que si on anticipe davantage les matériaux, on sera capable de passer la bonne commande, se faire livrer le format dont on a besoin dans les délais requis. Surtout ne pas entreposer pour rien et créer des pertes. 

Ray Jr Courtemanche :  Bien, nous, ça fait longtemps qu’on utilise une entreprise qui est spécialisée justement dans le recyclage; l’entreprise Multi recyclage. Au lieu d’aller jeter les rebuts directement dans un site d’enfouissement, ils ont un immense site qui leur appartient duquel ils font du triage de bois et de métal. 

Nous sommes très fiers de faire affaires avec eux depuis presque toujours parce que sur les chantiers, c’est pas évident de faire du recyclage! Même en étant ultra sensibilisés à garder nos chantiers propres, c’est très difficile. Alors je n’imaginerais pas commencer à avoir six conteneurs, puis trier les matériaux sur place, etc. Ce ne serait pas évident. Ça prend énormément de place sur les chantiers d’avoir plusieurs immenses boîtes. C’est à notre avantage d’utiliser cette entreprise-là. 

Ray Jr Courtemanche : Je m’informe énormément des tendances, de l’innovation et sur tous les nouveaux produits qui sont en développement. Par exemple, Elon Musk est en train de travailler sur des robots. Je crois que ça serait quelque chose de très intéressant de pouvoir avoir ces robots-là pour faire le balai, pour faire des tâches qui sont plus monotones aux yeux d’un humain, pour offrir un meilleur emploi à cet humain-là qui faisait cette tâche-là avant. 

Francis Bissonnette : Oui, on voit que c’est déjà commencé. Par exemple, le fameux chien Spot, qui peut transporter de la marchandise et des équipements, il peut prendre des photos, il peut faire de la thermographie.  Il en existe maintenant aussi avec des roues. 

On utilise maintenant les drones aussi, qui sont utilisés de plus en plus sous différents aspects pour transporter des matériaux. Il y a aussi  l’impression 3D qui commence à rentrer sur les chantiers, qui fonctionne très bien. Il y a une énorme compétition par rapport à ça mondialement à savoir qui va développer la meilleure solution d’impression 3D à même les chantiers. Ça aussi, ça va être bon pour l’économie au niveau environnemental, la récupération des matériaux, etc. 

Il y a également  le volet peinture, par exemple, la peinture brique. Il existe des équipements et des solutions qui permettent de peindre des bâtiments ou des zones de bâtiments. On pense par exemple au sous-sol du garage, etc. Ça peut être fait la nuit par des machines informatisées qui se déplacent et qui peignent.  Ce seront des innovations qui changeront assurément le secteur!