Carmen-G. Sanchez : Justement, il est donc question de réussir une mobilisation, oui, mais ce que je trouve intéressant c’est qu’on peut transposer la démarche aussi à d’autres types de projet. Il s’agit d’aller à l’écoute de nos fournisseurs, de nos clients, de nos partenaires, de nos collaborateurs. Auriez-vous des trucs à nous partager ou des incontournables pour faire cette démarche-là dans un contexte de développement d’un nouveau produit ou d’un nouveau service ?
Cristina Romero : En fait, je vais vous traduire ma recette, elle est vraiment toute simple. C’est qu’il faut croire que les meilleures idées sont dans la tête des autres. Et une fois qu’on accepte cet élément là, on accepte de s’ouvrir.
On accepte ces idées qui peuvent provenir de toute l’organisation. Je dis bien toute l’organisation et le défi réside de communiquer nos ambitions à nos employés, à nos fournisseurs et à nos partenaires. Une fois que cette contamination là positive est faite, c’est une confiance qui s’installe. On crée un terreau fertile pour évidemment faire rentrer des idées et ça devient un peu notre laboratoire. Ça devient un peu aussi nos chercheurs, nos scientifiques. Alors il ne faut pas chercher tellement loin. C’est au bout de nos doigts, c’est simplement de se donner l’occasion de créer ces environnements là de partage et de collaboration, d’intelligence collective. On peut utiliser toutes sortes de mots, mais c’est à la fin un réservoir d’idées qui ensuite permet de créer, d’innover.
Isabelle Foisy : Moi j’ajouterais que la rigueur dans le processus est aussi hyper importante. Et aussi, n’oublions pas que l’innovation, oui, c’est plein d’essais et d’erreurs, mais quand on a aussi cette ouverture là à être à l’écoute.
Cristina Romero : Oui, tu as raison. J’essaie de me placer un peu dans les souliers de tout entrepreneur et j’aimerais peut-être arrimer un peu les démarches qu’on doit faire pour convaincre les gens qui nous entourent. Que ce soit son associé, son partenaire, ses bailleurs de fonds, son banquier, son conseil d’administration. Tout ça ne peut pas se faire s’il n’y a pas de rigueur s’il n’y a pas un plan, une démarche, une méthodologie qui démontre l’investissement de temps, la rigueur qu’on doit y apporter, de ne pas se faire des illusions non plus. Du temps que ça va prendre pour livrer des investissements qui seront peut être nécessaires, de gérer la gestion du changement d’une telle innovation dans une organisation.
Alors je pense que la méthodologie, la planification, la rigueur, se faire challenger aussi par des gens, c’est excellent. Le fait d’appeler un mentor ou quelqu’un qui peut nous aider peut être à valider la démarche. Et ça, des fois, c’est encore le mot confiance. On prend confiance, on inspire confiance et là, c’est là que le rêve peut devenir réalité et que l’idée du projet n’est plus portée que par une seule personne, mais par tout l’écosystème autour de l’organisation.